— Novembre 2019 —
par Christan Bernard Imperator Emeritus de l’A.M.O.RC.
Revue Rose -Croix N° 251 d’automne 2014 (Pages 2 à 18)
Si vous lisez cette revue, c’est soit parce que vous êtes membre de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, soit parce que vous êtes intéressés par le Rosicrucianisme. Vous êtes des mystiques d’aujourd’hui avec toutes vos valeurs, vos différences, vos rêves et vos espoirs. Je soumets à votre réflexion ce texte extrait d’un message que j’ai délivré lors d’une Convention rosicrucienne. Pour des raisons évidentes, je l’ai adapté à cette publication.
Qu’est-ce qu’être mystique? Où est la place du mystique en ce début de millénaire? Le mystique du XXIe siècle peut-il exister et résister à la pression matérialiste de plus en plus forte ? Qui est-il? Quel rôle peut-il jouer dans la société? Un mystique peut-il encore vivre sereinement la spiritualité dans cette folle époque? Certains diront que les progrès rapides et constants de la science rendent inutile cette quête abstraite. D’autres diront que nos sociétés et leur dictat anéantissent nos valeurs profondes et étouffent notre sensibilité mystique.
Face au constat d’échec des états, face à la perversion totale de nos mœurs, face à la dégradation de notre mode de vie et de notre environnement, avons-nous encore une raison d’être mystiques et d’avoir un comportement adéquat ? Je sais que comme moi vous avez la réponse, même si au cours de votre existence, vous vous êtes posé cette question et que le doute ou l’ombre d’un doute a pu traverser votre esprit.
Certes, mes propos ne vous apprendront peut-être rien que vous ne sachiez déjà, et cela est d’autant plus vrai qu’à l’intérieur de chacun de nous, tous les comportements et archétypes humains sont inscrits dans nos chromosomes mémoire. Nous pouvons à chaque instant de notre existence retrouver toutes les informations que nous avons enregistrées dans notre vie actuelle et même dans nos précédentes incarnations, dès lors que nous nous mettons en état méditatif profond. Si nous nous concentrons, si nous nous mettons en osmose avec toutes nos cellules et à l’écoute de notre Maître Intérieur, alors nous avons la chance d’atteindre ce que l’on nomme les « vérités primordiales », Celles-ci sont enfouies en nous, corps, âme et esprit, et restent à jamais gravées dans l’ordinateur humain.
De tous temps, dans toutes les cultures, des hommes et des femmes ont vécu en marge de leur « monde », et ont décidé de repousser les frontières du commun et de franchir celles du mystère. Ces êtres se sont posés des questions fondamentales, les mêmes qui hantent encore notre esprit : d’où vient l’humanité ? quelle est notre raison d’être ? vers quel but et dans quelle direction marchons-nous ? Ceux qui se sont posé ces questions ont vécu ce que l’on peut appeler une « ouverture mystique ». Ces interrogations ont été souvent pensées, mais rarement exprimées par ces chercheurs par crainte d’être jugés, mal compris, voire maltraités, mais elles ont parfois pu prendre tout leur sens pour ceux et celles que je nommerai les « âmes libres ». Les Rosicruciens furent et sont de ceux-là.
Mais qu’est-ce qu’un mystique? Prenons d’abord une définition officielle.
«Homme ou femme mystique : personne en proie à des idées mystiques qui a une foi religieuse intense et s’intéresse aux mystères de la religion. Personne au caractère exalté dont les idées sont absolues.»
Certes, à lire cette dernière phrase, il y a de quoi vouloir ne pas être reconnu comme mystique. En tant que membres de la Fraternité rosicrucienne, nous avons heureusement une autre vision du mysticisme. Nous savons qu’un mystique n’est pas un illuminé borné et sectaire, ni un exalté. S’il s’en est trouvé qui, par ignorance de nos idées et de l’enseignement que véhicule notre Ordre, ont franchi nos portails avec cet état d’esprit, les années ont eu raison de leur motivation première et ils nous ont depuis quittés. J’en ai hélas connu plusieurs et je n’envie pas ce qu’ils sont devenus.
Un véritable mystique n’est pas un mouton dans un troupeau bêlant, au contraire. C’est avant tout un être pensant, agissant et responsable, avec la pensée libérée de tout préjugé. Dans l’A.M.O.R.C., on aime à se définir comme un vivant et permanent point d’interrogation. Cela est valable, mais à condition d’avoir des réponses, et à mon avis la meilleure solution pour en recevoir est d’être, comme je vous le disais précédemment, pensant, agissant et responsable.
Penser, oui, mais bien penser. S’interroger sur le bien-fondé de nos actes, de nos paroles et de nos sentiments. La pensée est la base de notre structure de vie présente et future. Il faut savoir maîtriser nos pensées pour ne pas recevoir les inévitables chocs destructeurs qu’engendrent des pensées et un raisonnement négatifs.
Si le mystique est donc un être pensant, il se doit aussi d’être un être agissant. Il connaît parfaitement le but de sa vie et adopte un comportement de service, de générosité, de compréhension, de tolérance, de compassion et d’amour, afin d’être un exemple au sein de notre humanité. Pour être ce bon exemple et donc un témoignage positif en faveur des principes dits « mystiques », il faut sa vie durant rechercher au fond de soi ce qui a besoin d’être encouragé et amélioré. Nous sommes tous très loin de la perfection, mais nous pouvons rayonner et montrer la voie sans pour autant essayer de réformer à tout prix la conduite des autres, même si cela est bien tentant lorsque l’on voit son frère se perdre et prendre une route dangereuse. Être un mystique agissant peut être simple. Il suffit d’abord d’être sincère avec soi-même et les autres, d’être vrai en toutes circonstances. Être vrai ne veut pas dire avoir des propos cassants, voire méchants, ni manquer de politesse ou de diplomatie. Cela signifie être le véritable reflet de ce que nous sommes, sans jouer avec les sentiments des autres, ni bien parler pour mal agir.
En plus d’être pensant et agissant, le mystique se doit d’être responsable. Quand on a la connaissance, quand on sait, on est obligatoirement responsable. Cette notion de responsabilité est primordiale. Un mystique connaît les conséquences de son comportement. Il connaît la signification profonde de ses pensées, de ses paroles, de ses actes, et les résultats qu’ils engendreront. Plus vous avancerez sur le sentier, et plus vous serez responsable et impliqué. Cependant, vous n’avez pas d’autre choix que celui de continuer votre route, car vous arrêter ne ferait que retarder le moment d’arriver, mais en aucun cas ne vous exempterait du chemin à parcourir. C’est donc d’un travail et d’une attention accrus dont doit faire preuve le mystique ou l’apprenti-mystique, car il n’a pas d’autre alternative. Celui qui n’a pas emprunté consciemment le chemin de la vie et de ses lois peut, s’il faute, prétendre à quelque indulgence, surtout s’il retient la leçon, mais celui qui sait, et agit sciemment, s’expose à des conséquences karmiques plus graves. Si cela n’exclut pas pour autant le pardon pour l’un comme pour l’autre, la responsabilité et ce qui en découle sont évalués différemment.
Toujours à propos de la responsabilité et de la connaissance, nous pouvons prendre l’exemple bien connu de la voiture qui est un moyen de transport pratique, et même agréable, mais qui peut devenir un objet de mort et de chagrin. Tout ceci dépend de la façon dont nous conduisons, et c’est le sens de la responsabilité.
Pour terminer sur cette notion très importante de responsabilité personnelle, je voudrais vous dire combien je suis heurté et peiné quand, à travers des conversations ou la lecture de courriers, je m’aperçois que des membres de l’A.M.O.R.C., parfois engagés sur la voie rosicrucienne depuis de longues années, continuent d’incriminer telle ou telle personne, des membres de leur famille, des voisins, des collègues, etc., lorsque le malheur les frappe, comme si le simple fait de prétendre qu’un ennemi imaginaire met en œuvre des pratiques de sorcellerie peut nous enlever toute responsabilité. On accuse même de jeunes enfants, voire des bébés, d’être maléfiques. On prétend que son conjoint jette des sorts. Quant aux belles-mères, de quels crimes ne les accuse-t-on pas ?
Ces comportements m’effarent toujours, et vous savez pourtant combien je m’efforce de faire preuve d’humanisme en toutes circonstances. Ces exemples concernent beaucoup l’Afrique et les Antilles dont je comprends et respecte les coutumes et la mentalité de ses habitants. Ne croyez pas que je veuille les stigmatiser, Ce qui est valable pour les Africains et les Antillais l’est aussi pour de trop nombreuses personnes à travers le monde, y compris en Occident. L’Inde, l’Amérique du Sud, comme certaines contrées de Russie ou de Chine, et bien d’autres régions de notre planète, sont également concernées.
Ceux qui font de nombreux enfants ne peuvent se plaindre de ne pas pouvoir les nourrir ou de ne pas pouvoir leur offrir des études. Les enfants ne sont pas du bétail que l’on élève pour nous être utile plus tard. Chaque âme que nous côtoyons à travers le petit corps d’un bébé doit faire l’objet de toutes nos attentions. Comme en toute chose, ce n’est pas la quantité mais la qualité qui doit primer. Les églises ont toujours prôné la multiplication, s’assurant ainsi un bon réservoir de fidèles, et jusqu’à dans un passé récent, un bon contingent d’esclaves, et de nos jours une manne intéressante pour les marchands d’armes, de médecine, les laboratoires pharmaceutiques, etc.
Si vous entretenez des relations extraconjugales, cessez d’être étonnés que votre époux ou votre épouse soit en colère ou vous quitte, ou bien encore de contracter quelque maladie parfois mortelle. Pourquoi être surpris d’être volés ou abusés matériellement si vous n’êtes pas prudents ni vigilants? Un accident de la circulation est-il si étonnant si vous avez une mauvaise conduite, ou si l’état de vos routes et de vos véhicules sont défectueux? Non, vous en conviendrez.
Je ne vous accable pas, mais le constat est ainsi. Ce ne sont pas un sorcier vaudou ni quelque maléfice ou mauvaise pensée qui provoquent les accidents de la route. Pourquoi serait-ce par exemple plus le cas en Afrique qu’ailleurs dans le monde? Certaines conditions de vie sont difficiles et le seront encore longtemps si l’on refuse de changer. Beaucoup de monde a intérêt à ce que les peuples végètent entre superstitions et ignorance: pas moi !
Les années passent, je prends de l’âge. Bientôt viendra le moment où je quitterai ma charge d’Officier dans l’A.M.O.R.C, puis, le plus tard possible je l’espère, celui de ma transition. Je ne veux pas alourdir mon karma et que me soit reproché de ne pas avoir profité de la parole qui m’était donnée à travers ma fonction pour faire le bien. En tant que frère et Imperator, je vous conjure d’évoluer et de prendre en main vos destinées, non pas à travers des guerres qui font le bonheur des marchands d’armes, mais par une révolution des consciences, par la domination de l’esprit, par un refus d’être tirés vers le bas, au nom de coutumes et de traditions, parfois dégradantes. Soyons plus modernes, soyons d’avant-garde, soyons innovants. Comment voulons-nous bénéficier du progrès si nous pensons, parlons et vivons exclusivement comme l’ont fait nos ancêtres? Ou alors, si nous faisons un autre choix, acceptons-en les conséquences, mais ne soyons pas emplis de contradictions. Je vous conseille de prendre vos responsabilités et de cesser de reporter vos erreurs sur l’autre. Soyez lucides sur vous- mêmes, vos capacités et votre environnement.
Certains d’entre vous me trouvent sûrement très sévère, et ont peut-être à mon égard quelques pensées négatives ou du moins d’incompréhension mais, comme je le disais précédemment, j’arrive à un âge où je peux m’adresser à vous comme un frère, mais aussi comme un père aimant. Je ne serais pas digne de ma fonction si j’agissais autrement.
Je pourrais facilement, si j’étais mal intentionné et malhonnête, me jouer de tout cela et manipuler les esprits. Au cours de l’histoire de l’humanité, tant de gens ont abusé des personnes faibles et en détresse que j’en ai honte pour eux, mais aussi pour leurs victimes. En effet, celles-ci sont certes trompées, mais elles ont aussi souvent fait preuve de sottise et d’irresponsabilité. Le célèbre poète Jean de la Fontaine a écrit en conclusion de sa fable Le corbeau et le renard: « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute ». Cela signifie que l’on doit maîtriser son égo, car lorsque celui-ci se trouve flatté, nous perdons toute notion des réalités, et nous pouvons alors facilement être dupés. C’est hélas trop souvent ce qui arrive, et si nous devons certes garder en nous ce que l’on nomme «la confiance », il ne faut pas être crédule. Dans l’absolu, on peut comprendre, voire pardonner, à toutes les personnes qui sont dans l’ignorance et qui abusent, ou celles qui se font abuser. Que vous soyez membres de l’Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix ou simples lecteurs de cette revue, vous savez certainement cela, vous avez appris.
En résumé, pour reprendre les trois idées du début de ce message, soyez pensant, agissant et responsable. Un véritable mystique acquiert la Connaissance mais ne se vautre pas dans la superstition, qui ne doit pas être confondue avec l’histoire, la légende et la Tradition. Un mystique vit debout, regarde droit devant lui, les yeux bien ouverts sur les réalités. Un mystique est un être libre qui, très souvent, a vécu des affrontements pour vivre pleinement sa liberté de conscience et de foi, cette liberté qu’il porte au fond de lui-même. L’histoire est hélas remplie de nombreux exemples.
Contrairement à un mystique, un religieux fait partie d’un groupe de croyance déterminée. Cette croyance est enserrée dans un dogme souvent très limitatif, contraignant et avec ses interdits, ses lois et ses tabous. Et c’est là que nous pouvons nous poser des questions sur la norme. Qui est normal et qui ne l’est pas? Où se situe l’être humain face à la norme ? Apparemment, l’être soi-disant normal est celui qui entre dans un schéma établi par la société dans laquelle il évolue. Dès lors que cette personne sort de ce système et quitte le chemin tracé pour prendre une autre direction, dès lors qu’elle s’interroge et s’intéresse à d’autres choses que celles qu’on lui présente, alors elle devient anormale, hors norme.
Or, si l’on observe l’évolution de l’humanité, force est de constater que ce sont justement ces soi-disant anormaux ou marginaux qui ont fait avancer les choses. Les chercheurs, les inventeurs, les scientifiques, les philosophes et les artistes n’entrent pas dans le schéma classique de leur époque. On peut dire qu’un mystique, je ne parle pas d’un religieux, est lui aussi hors norme. Sa route est moins rectiligne, mais tellement plus intéressante et vivifiante.
Le sujet de ce texte étant principalement le mysticisme, je vais maintenant discerner avec vous deux catégories de mystiques, même s’il en existe presque autant que d’individus, puisque chacun a sa propre quête. Il y a celui qui a pleinement conscience de la recherche ésotérique qu’il mène. C’est un choix réfléchi. On peut le qualifier de mystique conscient. Et puis il existe le mystique inconscient qui ignore même qu’il a l’attitude d’un mystique. Son comportement est inné et naturel. Que l’on se définisse comme athée ou comme mystique, tous les hommes et les femmes au cours de leur existence, ressentent au fond d’eux-mêmes une passion, une intuition, une sorte d’énergie latente qui ne demande qu’à s’exprimer à certains moments, qui peuvent être très courts ou durer plusieurs jours ou semaines. Nous ressentons au plus profond de nous-mêmes une sorte de passion que l’on pourrait définir comme une illumination, un appel vers le plus haut, une sorte d’extase ou d’énergie qui ne demande qu’à s’exprimer. Je suis certain que chacun d’entre vous a, au cours de sa vie, ressenti cette sorte d’inspiration et d’émotion. Cet état d’esprit apporte la plénitude, le bien-être physique ou moral, l’envie d’un changement, ou le désir de donner une nouvelle orientation à sa vie et à ses actions.
Tout au long de l’histoire de l’humanité, des hommes et des femmes ont ressenti cette passion intérieure qui les a amenés à accomplir une grande œuvre. Ils sont devenus des guides pour leurs contemporains, et des sortes de phares pour les générations suivantes. À travers chaque œuvre, chaque action ou chaque idée que ces hommes ou ces femmes nous ont laissées, il y a une signification profonde puisqu’elles sont l’œuvre de leur subconscient, de ce que nous pouvons appeler l’être intérieur ou le moi réel ou profond. C’est une expression et une partie du monde qui vit et qui s’exprime à travers leurs aptitudes artistiques et diverses.
Mais nul n’a besoin d’être artiste, poète, musicien ou peintre pour vivre cette mutation spirituelle. Nulle nécessité non plus d’être philosophe, scientifique ou inventeur pour ressentir ce feu intérieur. Tous les êtres humains peuvent vivre cette prise de conscience, cette métamorphose positive. Cette mutation ou alchimie à laquelle je me réfère a peut-être été un déclencheur chez vous, une clé qui vous a donné accès à la foi rosicrucienne ou en tous cas à une envie d’autre chose.
Lorsque l’on a appréhendé et intégré ce concept mystique par l’expérience, on éprouve par moment l’étrange et subtil sentiment que le monde physique et matériel est irréel, une simple illusion. Il peut même arriver d’éprouver une perte de contact, heureusement momentanée, avec les choses de la vie quotidienne. C’est comme si du plus profond de notre âme émergeaient des principes et des ressentis dissociés du monde matériel dans lequel nous évoluons.
Dans cet élan mystique, des doutes peuvent s’installer, entraînant une remise en cause de certaines choses établies. Le sens des valeurs change. On relativise leur intérêt et leur importance. On apprend à mesurer, à lâcher prise, à voir la vie sous un autre angle, plus intéressant. Une telle expérience peut être un grand pas vers la sagesse et n’est pas aussi rare qu’on se l’imagine. Que tout le monde éprouve au moins une fois ce genre de sentiment profond, entend cet appel intérieur et soit troublé par ce ressenti si particulier, ne fait aucun doute.
Mais encore faut-il l’accepter et avoir l’honnêteté de reconnaître que nous avons reçu cette grâce et connu cette expérience exceptionnelle. C’est ce que se refusent à faire les soi-disant athées, les adeptes absolus du matérialisme. Ceux-ci croient que tout ce qui n’est pas calculable et mesurable par les facultés sensorielles n’est qu’illusion, alors que la personne ouverte à la spiritualité accepte toute expérience mystique et toute émotion intérieure comme une réalité. Devant la plénitude d’une expérience mystique, l’athée va occulter ce ressenti émotionnel, refuser d’ouvrir la porte qui se trouve devant lui, par peur d’y découvrir une vérité qui irait à l’encontre de ses principes, ceux qu’on lui a inculqués depuis sa naissance ou ceux qu’il s’est forgés avec les années. Cette vérité serait une remise en question pour lui, un bouleversement intérieur insurmontable et insupportable. C’est comme si la lumière cachée derrière cette porte l’aveuglerait à jamais.
Ceux qui ont osé la pousser, et en franchir le seuil, ont vécu ce que l’on peut nommer « l’illumination », Cette lumière accompagnera leur esprit et leur cœur dans leur présente vie et leur âme pour toujours, au-delà du temps et de l’espace. Cette expérience mystique est à la fois la plus merveilleuse et la plus rudimentaire. La porte à ouvrir et le seuil à franchir auxquels je viens de me référer ne sont bien sûr qu’un état de perception conduisant à un état plus grand, amené à se développer par une expansion de conscience continue.
On peut définir cet état comme l’idée que l’être humain que nous sommes peut-être en contact avec Dieu. Ce genre d’expérience se passe souvent au cours de notre petite enfance, mais les sentiments qu’elle engendre dorment longtemps dans le secret de notre cœur pour ne se réveiller ou ne se révéler que plus tard. Chaque être est un mystique qui s’ignore comme tel, mais qui est susceptible à tout moment de trouver devant lui une porte menant sur un champ de conscience infinie.
Cette quête souvent inconsciente et inavouée est souvent difficile à réaliser seul, même si par définition l’être est Un, et seul responsable de ses choix, de ses pensées, de ses paroles et de ses actes. Les membres de l’A.M.O.R.C. savent cela puisqu’ils ont fait le choix de s’unir à d’autres marchant vers un même but, à l’abri d’un même égrégore.
Dans la noble école rosicrucienne, il n’y a ni maître ni élève. Il n’y a que des hommes et des femmes partageant un même idéal et qui ont eu à cœur d’ouvrir la porte et d’avancer. Ne dit-on pas que l’union fait la force? De par votre parcours, vous pouvez vous définir comme mystique puisqu’un être mystique est quelqu’un qui vit en harmonie avec sa conscience objective, son intuition et ses sentiments. Être mystique signifie, non pas être parfait, mais simplement, dans un premier temps, avoir conscience de ce qu’il faudrait faire pour le devenir. Être mystique, c’est savoir, en plus de l’utilisation de nos sens objectifs, tels que la vue, l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher, utiliser d’autres forces, exploiter d’autres possibilités, et être à l’écoute de nos sens intérieurs.
Comment une personne peut-elle rejoindre le rang des mystiques? Comment s’est-elle intéressée à la spiritualité? Quels ont été ses questionnements ou les raisons qui l’ont amenée à un dialogue avec Dieu? Cela a pu se produire à la suite de circonstances particulières qui ont pu être heureuses et agréables, mais le plus souvent c’est à la suite d’épreuves pénibles, voire dramatiques, qui ont produit en elle un changement d’état d’esprit et d’attitude.
La peur, la peine, la douleur, la maladie et l’angoisse sont, tout comme l’amour, des stimuli qui façonnent l’être humain et occultent temporairement sa conscience objective. C’est alors que le miracle peut se produire et qu’un feu, le feu sacré, peut surgir du plus profond de notre être, libérant notre ardeur, notre pouvoir créatif, notre envie de « mieux » et de « plus », C’est un peu comme un accouchement, car après la gestation, il y a la vie, la réalisation.
C’est en cela que l’on dit que « le verbe s’est fait chair ». Notre esprit est devenu créateur et nos pensées se sont concrétisées dans une œuvre qui reflète nos aspirations les plus profondes, notre vrai moi relié à la conscience universelle. La mise en action de ces lois naturelles et universelles est l’aboutissement d’actes et de processus simples ajoutés aux uns et aux autres comme pour la construction d’un édifice qui s’érige pierre par pierre. Il suffit de connaître les lois et ses applications.
Ce savoir-faire et cette connaissance font la différence entre un être mystique conscient et celui qui ne l’est pas ou qui l’est par intermittence, occasionnellement et sans conviction absolue. Le mystique conscient vit pleinement chaque pensée et chaque acte tandis que l’autre subit et ne comprend pas ce qui lui arrive. Mais les lois cosmiques sont les mêmes pour tout le monde, croyants ou non. Pourtant les possibilités qu’offre le subconscient sont extraordinaires, sans limitation et infinies à tel point qu’il est difficile, voire impossible, à notre conscience objective d’évaluer celles-ci.
Vous qui lisez cet article, si vous êtes Rosicruciens, vous savez que lorsque vous rencontrez un problème, il vous suffit de mettre toutes les données inhérentes à celui-ci dans ce que je nommais, au début de ce message, votre ordinateur personnel, c’est-à-dire dans votre conscience, et de demander à votre Maître Intérieur de vous restituer la meilleure solution: « Demandez, il vous sera donné ». Mais encore faut-il penser à demander avec conviction et à être prêt à recevoir la réponse avec attention. Pour recevoir celle-ci, vous savez aussi que vous devez lâcher prise, car si vous retenez votre pensée, elle ne pourra pas s’élever et être « accueillie »,
Si vous observez bien ce processus, vous recevrez très rapidement une réponse sous des formes diverses et inattendues. Pour les uns, ce peut être une rencontre que l’on croit fortuite. Pour les autres, ce peut être une lecture, une chanson entendue, une vision, un rêve … Ce déclic amène souvent à l’esprit la réflexion suivante: « Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt? »
Eh oui! Tout paraît plus facile si l’on sait qu’une réalisation, même complexe, peut être fragmentée comme un puzzle puis reconstituée, car si la vie peut être considérée comme une globalité, elle est avant tout une succession d’actes simples. C’est notre esprit souvent tortueux et en quête de trop d’absolu qui complique le vécu de chaque instant de notre existence.
Malheureusement, nous sommes trop souvent en dehors de la réalité de l’instant présent. Soit l’on reste tourné vers le passé, plongé dans ses souvenirs et les regrets, soit l’on se projette vers un futur imaginaire, totalement inaccessible. C’est pourquoi il est toujours recommandé de profiter de l’instant présent auquel je viens de me référer, même si nous n’oublions pas le passé et envisageons déjà l’avenir. Ne passons pas à côté de l’essentiel de notre vie. C’est cela vivre. C’est cela être vrai. C’est cela aussi être mystique.
Mais, pourquoi et comment nous sommes-nous éloignés de ce principe essentiel? Nous nous sommes tout simplement laissé envahir extérieurement et intérieurement par ce que l’on appelle globalement la société de consommation. Nous lui sommes asservis et pour la satisfaire, nous bâillonnons notre conscience, intimant le silence au côté le plus positif de notre nature, de notre moi profond.
Bien sûr, il est hors de question de renier l’importance de l’aspect matériel de l’existence. C’est une nécessité et une réalité à laquelle nous nous confrontons à chaque seconde. Mais en parallèle de cette préoccupation constante et inévitable, nous devons encore nous laisser bercer non pas par le chant des sirènes, mais par la musique des vertus et des émotions que procurent l’amour de son prochain, le sens du partage, la bonté, le courage, la loyauté et la fidélité.
Sachons encore nous laisser envahir par le silence, la paix profonde et la joie intérieure. Sachons communier avec Dieu, avec les autres, avec soi. Utilisons davantage notre intuition plutôt que de croire aveuglément les mièvres paroles d’un discours publicitaire, surfait et mensonger, et cela dans tous les domaines, qu’il s’agisse de commerce, de politique, ou de spiritualité.
Un mystique met en application la connaissance qu’il a acquise, et il sait que l’intuition est une expression interne de lui-même. Il ne se laisse pas endormir et prend garde à ne pas se perdre dans un monde illusoire qui l’entraînerait dans une course effrénée et vaine, qui ne le mènerait nulle part. Pour aller où ? Pour chercher et trouver quoi ? L’utopie, telle que la pense un mystique, n’est pas une illusion. C’est un but à atteindre, une quête d’absolu, un espoir et un vœu formulé. Le texte Utopie rosicrucienne en est un parfait exemple. Mais nous pouvons faire mieux qu’espérer. Nous pouvons, sans attendre des jours meilleurs, ni cette autre chose qui ne viendra peut-être pas dans notre incarnation présente, mettre en mouvement les forces qui sont en nous, en vivant, comme je le disais précédemment, le temps présent. Soyons pensants, agissants et responsables, et non les marionnettes de forces décadentes et les jouets d’une société trop matérialiste.
Être mystique, c’est aussi cultiver, même maladroitement et imparfaitement, l’intelligence et le dynamisme. Selon une expression que j’apprécie et que j’utilise souvent, sachez « aller de l’avant ». N’oubliez pas que chaque fois que nous faisons un pas en avant, c’est l’humanité tout entière qui le fait avec nous. Marchons dans la vraie vie, celle qui ne se limite pas à la nôtre, ni au temps qui nous appartient dans cette incarnation, mais marchons dans cet espace infini où tout devient possible. Dans la « vraie vie », nous avons un accès illimité au grand pouvoir universel, un forfait perpétuel et plus performant que ce que nous vendent les opérateurs téléphoniques. En prenant conscience de ce qu’est cette « vraie vie », nous détenons la clé donnant accès à toutes les solutions, et pourquoi pas au bonheur?
Mais là encore, cette notion est relative à chacun et donc très personnelle. Si globalement on peut affirmer que le bonheur est un état de parfaite satisfaction intérieure, la joie est un sentiment de plénitude, une émotion forte et agréable qui, telle une étincelle, jaillit du plus profond de notre être.
Le bonheur et la joie ne sont pas à l’extérieur de soi. Ils sont le reflet d’une facette de la divinité que nous portons en nous, et il y a plusieurs façons de les ressentir, de les vivre et de les manifester. Certaines personnes peuvent être très heureuses de se retrouver en bonne santé après une longue et pénible maladie. D’autres auront une joie immense en recevant une somme d’argent inespérée leur permettant de se sortir d’une situation difficile. Les exemples sont nombreux et variés. Il nous faut comprendre, accepter et assimiler le bonheur et la joie qui nous sont offerts et qui ne sont que l’essence de vie qui s’écoule en nous et que nous percevons en vivant l’instant.
Imaginez-vous dans le désert, totalement assoiffés: le plus grand trésor du monde ne serait-il pas pour vous un verre d’eau fraîche? Ne donneriez-vous pas alors tous les biens matériels dont vous disposez pour éviter une mort certaine ? En ces instants, plus rien d’autre n’occuperait votre pensée que ce verre d’eau ; mais dans notre ·quotidien, pensons-nous à cela quand nous nous désaltérons ? Et pourtant cet acte procure un bien-être qui mène à une forme de bonheur.
Il en est de même pour l’air que nous respirons depuis notre premier souffle. Avons-nous conscience que celui-ci est une émanation subtile de la conscience cosmique? L’air est un lien qui nous relie tous, hommes, femmes, animaux, végétaux et minéraux. L’air et son énergie vitale se nourrissent de la terre, des océans, des fleuves, des rivières et des lacs. Tout ce qui crée sa substance nous est restitué, et c’est pourquoi nous devons respecter notre environnement. C’est cela aussi être mystique !
En prenant
conscience de l’importance de l’eau et de l’air, nous rendons hommage à notre
mère la Terre, à la nature toute entière, à la vie, à Dieu. L’osmose est totale
entre les éléments naturels et l’être humain. Ne pas se dissocier du grand Tout
c’est être sage, et c’est avoir une attitude mystique responsable. Être
mystique, c’est vivre en harmonie avec ses trois corps: le physique, le mental,
le spirituel. Et c’est donc rester en communion harmonieuse avec le monde
animal et les règnes végétal et minéral, en ayant conscience que nous ne sommes
qu’un et indivisible.
Quel comportement un être mystique doit-il avoir dans sa vie de tous les jours? C’est très simple et très complexe à la fois. Être mystique, c’est connaître et assumer ses responsabilités, que cela soit dans sa vie familiale, sa vie professionnelle ou sa vie spirituelle. Un mystique pensant, agissant et responsable ne se nourrit pas d’éléments négatifs et vils. Il choisit ses relations, ses programmes télévisés, ses connexions internet, ses lectures, etc. Mais aussi, il n’émet pas de jugement hâtif et ne condamne pas sans avoir essayé de comprendre le pourquoi et le comment des choses et des événements. L’attitude du mystique est ouverte, il respecte le droit à la différence et la liberté d’expression de chacun. Il sait porter secours, soulager, et dispenser à qui en a besoin des paroles fraternelles. Il acceptera avec philosophie, mais sans être désabusé, les épreuves qui jalonnent sa vie, car un mystique n’est pas exempt de leçons. Il a juste un peu plus de facilité à les apprendre.
Le mystique sait qu’il est l’artisan de son propre bonheur, de son devenir, mais aussi de nombre de ses problèmes. Dans sa partie « agissante », le mystique est serviable. Il cultive cette qualité tout au long de sa vie, selon son âge et ses forces, car bien sûr à l’impossible nul n’est tenu. Le mystique ne vit pas hors du monde, mais dedans, par lui et pour lui. Peu de choses dans la vie de tous les jours distinguent le mystique des autres, si ce n’est une attitude humble, réfléchie et sympathique. Un mystique prie, médite et remercie le Dieu de son cœur pour les bienfaits comme pour les leçons reçus. Un mystique n’a pas peur, ce qui ne l’empêche pas d’être prudent et avisé. Il sait qu’un jour de peine peut s’achever sur un crépuscule flamboyant. Il sait qu’il n’y a de durable que le changement et que celui-ci peut amener au meilleur, et si ce n’est pas le cas, au moins à autre chose, une nouvelle aventure.
Mais le plus grand changement, inévitable et souvent redouté, est celui de la transition. C’est en toute sérénité que le mystique se prépare à cette ultime initiation, qui demeure un mystère et une douleur pour celui qui ignore vers quoi le conduit ce changement qui ressemble à une fin, mais qui n’en est pas une. C’est de l’ignorance et de l’ignorance seulement que l’être humain doit s’affranchir pour faire reculer les ténèbres, les limites de l’inconnu et la peur. Être mystique, c’est donc ne pas craindre sa propre mort et se préparer à ce futur état de conscience.
Puisque je viens de me référer à la crainte et à la peur qui nous habitent trop souvent, je voudrais me reporter à un terme auquel nul n’échappe depuis ces dernières années : la crise!
Depuis que le monde est monde, cette notion a toujours existé et existera toujours, puisque tout est changement, que rien ne dure, que tout est éphémère. Cette célèbre « crise » n’existe pas en tant que telle. Nous l’avons nous-mêmes installée dans nos esprits, étant pour ce faire grandement aidés par nos politiciens et les médias. Parler de la crise, c’est la créer, c’est s’installer dedans. Pourquoi se dire que la catastrophe est inévitable et irréversible et nous mène au désastre, alors qu’il s’agit de la transmutation naturelle et continue de notre humanité? Les choses étaient-elles réellement plus faciles pour nos ancêtres? Seront-elles plus difficiles pour nos descendants ? Rien de cela n’est sûr, rien n’en est écrit ! Le destin de l’humanité et de la terre qui l’accueille va continuer son évolution cyclique. Difficile à ce jour de prédire si les choses seront meilleures ou pires, mais ce que nous pouvons affirmer, c’est qu’elles seront différentes. Un être mystique a conscience de cela et ne s’apitoie donc pas sur son sort. Il observe, analyse et s’adapte. Il accepte de se remettre en cause, il entreprend, crée et avance. Il utiliser ses connaissances et son énergie pour évoluer dans la société, sans accepter de subir.
Ces propos nous ramènent à la notion de responsabilité que j’ai développée précédemment. Cette responsabilité nous incombe car nous sommes seuls face à nos choix et c’est une erreur que de compter sur l’assistance de la société et des autres pour sortir de nos difficultés. Il est indispensable de se prendre en charge, même si les notions de fraternité, de solidarité et de partage sont une réalité et un devoir à ne pas négliger.
Le mystique se sert aussi beaucoup de son intuition et s’efforce d’être clairvoyant et de voir au-delà des apparences. Il lit dans le cœur et l’âme de l’autre. Un mystique met tout en œuvre pour s’élever au-dessus de la grisaille du monde. Il dépasse les nuages et entrevoit ainsi le soleil. À la fois seul et relié au grand Tout, il n’oublie jamais que pour réaliser de grandes choses il faut savoir en faire parfaitement de petites. Le mystique sait que le devoir bien accompli est un acte d’amour et de service. L’acte d’amour se matérialise par et dans le service. Or, pour que le service prenne toute sa valeur, il doit être désintéressé. Ce doit être un don de soi aux autres, consenti dans la joie et non pas vécu comme un terrible sacrifice. L’amour et le don ne doivent pas être assimilés à la souffrance et au renoncement, bien au contraire. Si c’était le cas, alors il ne serait plus question d’amour mais de masochisme. Le véritable service ‘engendre que de bons sentiments et n’attend rien en retour.
Le mystique met tout en œuvre pour cultiver et entretenir quatre vertus fondamentales et mériter ainsi cette appellation de mystique, la connaissance, le service, la compassion et l’amour. Ces vertus découlent l’une de l’autre et arrivent à se confondre dans une unité parfaite, pour ne former qu’une entité et nous rapprocher ainsi de l’état de Rose-Croix. Mais la route est longue, l’ascension ardue et jalonnée d’épreuves comme autant de pierres sur le chemin. Volonté, persévérance et confiance sont trois vertus de plus à manifester si nous voulons réaliser notre élévation spirituelle. Nous pouvons le faire tous ensemble sous l’égide du symbole sacré de la Rose-Croix, et grâce à toutes les expériences douces ou amères que nous avons déjà vécues et vivrons encore. Ce choix nous appartient car nous avons notre libre arbitre.
Pour résumer et conclure, voici une ébauche de réponses à trois questions en liaison avec mes propos. Peut-on être mystique et vivre au XXIe siècle? Oui, non seulement on le peut, mais on le doit. C’est la seule alternative possible qui s’offre à l’humanité.
Que recherche le mystique ? À fondre son âme dans l’absolu, à vivre en communion permanente avec Dieu, non pas en fuyant le monde et ses contingences, mais en maîtrisant sa vie dans les choses de chaque jour, même les plus anodines. Il laisse la grande lumière de sa conscience éclairer son existence et ses actes. L’esprit du mystique n’est pas confus. Au contraire, il est limpide et clair. Il a confiance en lui et fait preuve de courage face aux problèmes.
À quoi reconnaît-on un être mystique ? (l) Si vous rencontrez un homme, ou une femme, actif appliqué dans son travail, compatissant, généreux, estimé de ses amis, tolérant dans le monde religieux et dans de nombreux autres domaines, capable en toute simplicité, par son attitude et en quelques paroles, de vous faire entrevoir la magnificence et la puissance cosmiques en toute chose, alors votre regard aura croisé celui d’un mystique.
Être mystique, c’est tout cela et plus encore ! Soyons pensants, agissants et responsables ! Soyons aussi éclairés et fraternels et vivons en harmonie et en bonne intelligence avec autrui, la nature, le cosmos et Dieu. Les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, soyons mystiques !